Besoin de dormir... [Terminé]

Il était près de 14h quand je quittais la cafétéria, où j'avais mangé avec Léonova. Un repas simple, une salade composée, je n'avais pas très faim aujourd'hui. J'avais été de service de nuit la veille, et un boucan de tous les diables m'avait empêché de dormir. Les mômes d'un des gardes n'avaient pas cours ce matin et en avaient profité. Je dormirai une autre fois. J'avais à peine écouté ce que me racontais Léo pendant la pause, j'étais fatiguée et pas dans mon assiette. Pendant un instant, on avait même cru que j'avais choppé un virus en patrouillant, mais je n'avais aucun symptômes des virus étudiés à Eternalis. On devait tous les connaitre pour bien les reconnaitre au cas où. Et là, c t pas mon cas. Ouf. J'étais juste crevée. J'avais enchainé pas mal de gardes d'affilées ces temps ci. Après avoir quitté Leo, j'avais entrepris de retourner dans mon appartement.

- Capitaine Kramer !

C'était trop beau... Un des gardes ne vit, et m'appela. Pourquoi c'était toujours moi qui me faisait emmerder ? Je m'arretais et me retournais face à mon interlocuteur.

- Elle est partie aux Bahamas prendre un bain de soleil.
- Pardonnez moi, mais c'est bien vous qui étiez de garde cette nuit ?
- Ca change quelque chose si je vous dis non ?
- Le docteur Keller n'a pas eu votre rapport.
- Non, la régie n'a pas eu mon rapport. Si Keller en avait si besoin que ça, il m'a hurlé dessus lui même.
- Il a dit que c'était urgent.
- J'ai toujours trouvé qu'il parlait trop... Pour le moment, je voudrais aller dormir si ça ne dérange personne. Rassurez-vous, la caméra au dessus de nous a un système de son, vous pourrez prouver que vous m'avez bien passé le message. Mais que Keller aille se faire voir, je vais dormir. Je ferais mon rapport demain.
- Mais...
- Stop ! Plus un mot, c'est un ordre d'un membre du Coeur. Fichez moi le camp.

Je reprenais ma route vers mon appartement. Cette nuit, une bagarre avait éclatée dans les cellules. ce n'était pas mon domaine, mis étant de garde, c'était à moi d'aller calmer tout ce beau monde. Bof, rien de très important au final, à part 3 cobayes blessés et un à qui j'avais du mettre une balle dans la tête, tout c'était réglé sans encombres majeure. Ah oui, l'un des cobayes m'avait légèrement blessée, suffisamment pour passer 90 min en décontamination, sous surveillance du Dr Lerman, dragueur invétéré, persuadé que mon isolement avec lui était un signe du destin... Mais zut, j'allais bien, ce maudit rapport pouvait attendre que je pionce. Quelques mètres plus tard, la porte de mon antre m'apparut comme une délivrance.

J'ouvrais la porte avec la carte d'accès et allais directement dans la salle de bains. Une douche chaude plus tard, j'étais en tee-shirt et short, à l'aise pour dormir tranquillement. Dormir nue ne m'aurait même pas gênée si j'ignorais que l'endroit était truffé de caméras. En passant dans la salon, j'attrapais une bouteille d'eau sur ma table et l'emmenais avec moi dans la chambre. J'avais gardé mon arme en sortant de la salle de bains, je la posais sur la table de chevet. J'aimais l'avoir à portée de main. Une jambe après l'autre, je me glissais sous les draps. Mon esprit vagabonda un instant... Parler des Bahamas me donnait envie d'aller en vacances. Sortir d'Eternalis et marcher à l'air libre sous le soleil. Mais c'était impossible depuis la contamination. Parfois, je me surprenais à penser que tout ça n'était qu'un reve. Cela faisait déjà 4 ans que nous étions enfermé ici. Passer mon temps à surveiller que les portes étaient bien fermées me donner parfois envie de les ouvrir. Mais ca, n'arriverait jamais, j'en étais consciente.

La tête sur l'oreiller, je fixais le mur couleur crème, puis je fermais les yeux. Du repos, enfin...

David avait passé la matinée entre ses différents dossiers administratifs du centre, il était exténué. Il en était à lire les rapports de cette nuit quand un événement l'intrigua. Il y avait eu une exclandre dans les cellules, rien de bien méchant ou qui ne sorte de l'ordinaire. L'information qui le déranga était surtout celle qui disait qu'Avery avait été blessé et obligée de passer en décontamination. Il grimaça et chercha le rapport de sa protégée mais rien. Il prit alors celui du Dr Lerman et fit appeler un garde pour lui ordonner de trouver Avery pour qu'elle vienne lui remettre son rapport.

*Autant qu'elle vienne elle même.. Je serais plus rassuré...*
Il embracha le système de caméra sur son écran personnel pour suivre le garde. Il lisait et relisait le rapport pour se rassurer quand il vit à l'image que le garde avait trouvé la jeune femme maiq qu'elle ne semblait pas très coopérative. Il alluma alors le son.

Citation :: - Il a dit que c'était urgent.
- J'ai toujours trouvé qu'il parlait trop... Pour le moment, je voudrais aller dormir si ça ne dérange personne. Rassurez-vous, la caméra au dessus de nous a un système de son, vous pourrez prouver que vous m'avez bien passé le message. Mais que Keller aille se faire voir, je vais dormir. Je ferais mon rapport demain.
- Mais...
- Stop ! Plus un mot, c'est un ordre d'un membre du Coeur. Fichez moi le camp.

Il secoua la tête.
*Pas question Kramer... Vous ne voulez pas venir soit, c'est moi qui viendrais et ca va barder.*Il éteignit son écran et se leva rapidement. Il était en colère et la jeune femme allait le savoir rapidement. Il était le directeur ici, elle lui devait obéissance. Il claqua la port de son bureau et se dirigea vers les appartement de Kramer.

En chemin il rencontra le garde qui s'excusa platement de ne pas avoir pu lui remener la jeune femme. Il ne le regarda même pas et le poussa juste de son chemin. Arrivé devant la porte, il frappa et sortit son pass pour entrer sans attendre la réponse.
Il passa la porte et la referma derrière lui avant de hurler.

"Kramer!!!!"

- La Régie pour Kramer, vérifiez le couloir de mon étage,

- Kramer !

- Ah bah laissez tomber, c'est bon.

Et merde !

- Record battu : Je ne vous ai jamais autant détesté qu'aujourd'hui. Je regrette, mais vous pouvez hurler tant que vous voulez, je ne ferai pas de paperasse cet après midi, c'est hors de question. J'ai enchainé les gardes, je suis crevée et irritable.

En plus d'être en petite tenue...

- Écoutez, c'était juste une petite rébellion, comme on en a vu d'autres et comme on en verra d'autres, d'accord ? Vous avez perdu un cobaye, j'en suis désolée, sincèrement. J'organiserai moi même la prochaine fuite pour le remplacer. Mais dites vous que ca aurait pu être pire. Si Lerman avait encore essayer une fois de plus de me mettre la main aux fesses, c'était un scientifique que vous aviez en moins.

- Vous savez qu'il n'y a pas plus dévouée que moi à votre cause, vous aurez un rapport en 6 exemplaire, écrits à la main, avec des annexes sur l'état de votre précieux cobaye au moment de sa mort, d-s demain. Et parceque je vous déteste pas tant que ça, je le demanderai même au docteur Lerman. Mais pour le moment, fermez la lumière en sortant.

David ne pu réprimer un sourire en entendant sa voix. Un petit sourire supérieur se dessina sur ses lèvres en entendant les premières paroles de la jeune femme. Au moins elle n'avait pas perdu son répondant. Mais son sourire disparut immédiatement devant la tenue de Kramer. Il lui fallut une seconde ou deux avant de pouvoir reprendre son masque et de cacher sa gêne. Elle avait déclencher un feu en lui qu'il tentait d'éteindre le plus rapidement possible. Il n'y avait qu'elle pour le retourner ainsi en une seconde.

_"ca vous change pas de d'habitude Kramer"

Le ton était plus doux. Son regard naviguait sur elle à la recherche de quoi que ce soit d'inhabituel résultant de cette fameuse bagarre.

_"Vous savez que je m'en fou. Si je veux un nouveau cobaye, je l'ai dans la seconde."
Il grimaça en entendant la phrase sur Lerman.
_"Je crois que j'ai d'ailleurs son identité..." murmura-t-il.

Il la suivit des yeux quand elle retourna dans sa chambre. Mais il était pas question qu'il la laisse tranquille. Il était le patron et il aurait ce rapport qu'elle le veuille ou non.
_"Je le veux maintenant Kramer pas demain!"dit-il en entrant dans la chambre sans aucune gêne apparente.
*Je dois savoir si tu vas bien....*
Il s'avança vers elle mais resta à une distance raisonnable. Il ne devait pas céder à la tentation plutôt forte qu'il avait de la prendre dans ses bras pour qu'elle s'y repose enfin en sécurité. Il sorti de sa poche une sorte de télécommande et la pointa sur la caméra de la chambre.

_"A part la fatigue pas d'autres symptome bizarre?" ton légèrement anxieux

- Je rêve... Mais qu'est ce que j'ai bien pu faire pour que vous me haïssiez à ce point ???

- Donnez moi une minute.

- Vous avez quelque chose à cacher, Docteur ? Cette pauvre caméra ne faisait que son travail, et vous la tuez sans remords...

- Non, je me porte comme un charme. Lerman m'a fait un test de contamination, qui ressemblait plus à du rentre-dedans qu'autre chose, un joli pansement et c'était fini. Pas de saignement, pas de mal de crane, rien à part que je suis fatiguée pour ne quasiment pas avoir dormi depuis 4 jours.

- Alors... On m'a appelé vers 3h du matin. Des toubibs venaient seulement de finir leurs derniers examens en zone 42. Les gardes de nuit étaient KO, au moment de ramener les cobayes dans les cellules, un truc a dégénéré. La Régie m'a appelé, j'ai mis environ 3 minutes pour arriver, j'étais pas loin de votre bureau. 5 cobayes étaient hors des cages, et menacaient les gardes, qui restaient à distance. Ils étaient équipés de kits de sécurité, mais ne prenaient pas de risques. j'ai sorti mon arme, les mecs ne voulaient rien entendre. Une bagarre a éclaté, j'ai reçu un coup direct et une entaille s'est ouverte. un des cobayes avait réussit à piquer un objet tranchant dans le labo. le 1er cobaye s'est vite calmé et est retourné bien sagement dans son trou, j'ai tué le meneur et les 3 autres se sont calmés. J'ai cherché un toubib pour un test, je suis tombée sur Lerman, qui s'est occupé de moi et fin de l'histoire. Ca vous va ?

David remarqua le changement du regard d'Avery lorsqu'il éteignit la camera, il fit d'ailleurs un pas vers elle mais se stoppa immédiatement. Il ne pouvait pas faire ça.... Il ne pouvait pas se laisser aller ainsi... Il la laissa passer et la suivit du regard vers la salle de bain. Il soupira et s'assit sur le lit en l'attendant. Il esquissa un sourire en l'entendant parler de la caméra.

"Elle m'avait insulté en me filmant sous mon mauvais profil"

Il avait un ton enjoué qu'on lui entendait très rarement. Il ne la quitta pas du regard pendant tout son rapport mais serra les dents en entendant le détail du combat. Il la laissa pourtant aller jusqu'au bout sans l'interrompre. A la fin il se leva silencieux et se plaça proche d'elle très proche.

"Ou est cette blessure Kramer?..."
Il avait presque murmuré sa phrase, détachant chaque mot pour être sûr qu'elle comprendrais immédiatement la demande qu'il cachait dans sa question. Il savait parfaitement où elle était il avait lu le rapport de Lerman. Mais c'était à elle de lui donner la permission de voir cette plaie et il ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas vu la blessure. Il voulait être sur... Seul lui pouvait donner un diagnostique certain sur son état de santé. Il était le seul à savoir exactement ce qu'il y avait dans le sang de ce cobaye et c'était pas très catholique. Il priait intérieurement pour qu'elle n'ait rien.
Il était conscient qu'il jouait avec la limite de leur volonté mais il adorait ça. Tellement certains que l'un comme l'autre saurait résister. Jouer avec le destin c'était sa spécialité et jusqu'ici cela lui avait toujours réussit.

Non. Si, en plus, il vient me murmurer à l’oreille, on va pas s’en sortir.

- Dans mon dos

- Vous êtes le meilleur médecin qui soit et je me fie entièrement à votre jugement…

- Si vous croyiez vraiment que j’avais choppé une des saloperies ultra contagieuse qui trainent chez vos cobayes, vous ne m’auriez jamais approché d’aussi prés.

Ca suffit, Avery !

- Merci d'avoir confirmé le diagnostic de votre collègue, docteur Keller. Grâce à vous, je sais que je n'ai pas passé ces 90 abominables minutes avec Lerman pour rien. Je me suis faite assez tripotée par des toubibs pour le restant de l'année. Je ne vous raccompagne pas. Bonne nuit.

Avery lui confirma l'endroit de sa blessure. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres. Mais il paniqua quand elle s'approcha de lui. Jusqu'ici il menait la danse mais là elle prenait les devant et il ne savait vraiment pas s'il pouvait y résister. La voix parla dans son oreille et l'électrisa. Il ne pu réprimer la réaction de peau qui frissonna sous ce contact charnel. Il savait qu'il devait mettre fin à ce jeu immédiatement c'était trop risqué, bien trop risqué. Savait-elle seulement ce qu'elle pouvait déclencher en lui? Elle avait tord. Même si elle avait été contaminé par le pire de ses virus, il aurait été là, proche, sans protection car juste elle comptait... Mais il n'aurait jamais le droit de faire cette folie...
Alors qu'une de ses mains allait se poser sur elle, elle recula mettant fin à ce contact délicieusement dangereux. Il serra les dents afin de ne pas gémir de frustration devant ce vide entre eux. Il contrôla rapidement son regard qui passa de l'envie de la dévorer à une simple expression hautaine qui lui allait si bien. Ses lèvres esquissèrent alors un sourire amusé.

Vous me connaissez mal Kramer ... Mais pour une fois je vais vous laisser gagner. Je vais sortir et vous laisser dormir 2heures. Je reviendrais vous voir ce délai dépassé et cette fois vous devrez me montrer cette blessure.

Le ton était sans appel. Il la frôla pour quitter la pièce mais ne sortit pas immédiatement des quartiers de la jeune femme. Il avait besoin de souffler un peu, de se reprendre réellement avant de retourner à la vie du complexe. Il était fatigué et cet entretient avait mis ses nerfs à rude épreuve. Pensant qu'Avery était partie se coucher sans se préoccuper de lui, il s'affala sur une chaise en soupirant laissant sa tête reposer entre ses bras.

J'avais enfin ce que je voulais... Il partait. Mais était-ce vraiment ce que je voulais ? Bien sur que non... J'aurais voulu courir vers lui et le garder près de moi... Mais il devait s'en aller, pour le bien de chacun de nous. Il avait sans doute fait exprès de me frôler pour m'emmerder une dernière fois... Enfoiré ! Une fois Keller sorti de ma chambre, j'allais m'asseoir sur le lit, avant de, finalement, m'allonger en gardant les yeux ouverts. Il était toujours là, à coté. Je devais l'oublier. Je fermais les yeux, et essayais de dormir... Mais rien n'y faisait. Je n'avais pas entendu la porte. M'étais-je endormie, finalement ? Non, je ne devais pas penser, je devais dormir. J'avais 2h à moi, je voulais en profiter... Pourtant, cette histoire de porte m'intriguait. Je me levais finalement et allais vers l'entrée du salon. Keller était là. La tête dans les mains. Au milieu du salon. sans bouger... Je m'apprêtais à faire un pas vers lui avant de me raviser. Je devais me retenir, surtout qu'il y avait...

- Ne bougez pas, ne vous tournez pas vers moi. En face de vous, dans la lampe murale, il y a une caméra braquée sur vous. Je n'ai pas envie que les pervers de la Régie vous voient sortir de ma chambre avec cette tête là... Vous avez l'air aussi crevé que moi... Allez vous reposez chez vous. Quand vous reviendrez je serai moins caractérielle... Dormez bien, Da... Docteur Keller...

Tant que j'étais hors de portée de la caméra, personne ne pouvait deviner que je lui parlais. J'avais failli faire une bourde, emportée dans mon élan. Je n'aimais pas le voir dans cet état. Il semblait si seul. Et avec la femme qu'il avait, il n'était pas gagnant... Mais c'était elle qu'il avait choisit, et je n'avais rien à dire... Je retournais me coucher... Seule... Allongée sur mon lit, je regardais le plafond u instant. Je ne pensais pas à grand chose, alors inutile de rester comme ça. Je fermais les yeux doucement, entendant enfin la porte se fermer. Quelques secondes, j'attendais de le voir revenir vers moi... Mais il n'en fit rien... Heureusement d'un coté... Finalement, la fatigue me gagna à nouveau, et je m'endormais doucement...

Quand je me réveillais, j'ignorais combien de temps j'avais dormi. Je n'avais aucune montre, j'avais pu dormir 1 min comme 3 jours. Mais je me sentais mieux. Je me levais, allais prendre une douche, et m'habillais. Une tenue un peu plus conventionnelle que lorsque David était là. Il allait revenir... En tout cas, s'il ne s'était pas endormi pour de bon, ou qu'il ne m'avait pas oublié en cours de route... Il aurait retrouver Alia et Tania en rentrant dans son appartement, et Avery serait passé à la trappe... Ce serait normal après tout... J'avais l'air fine à l'attendre comme une idiote. C'était stupide... Je ferais mieux de sortir, aller voir un verre à la cafétéria, aller faire du sport, ou autre... Mais non... Qu'il vienne ou non, je devais etre là... Juste au cas où...

David ne releva pas la tête en entendant la voix de Kramer derrière lui. La tête enfouie sous ses bras, il grimaça... Il aurait voulu qu'elle se couche et qu'elle ne le vois pas ainsi. Si seulement il pouvait seulement jouer avec elle comme quand il flirtait avec presque toutes les autres mais c'était différent avec elle... Très différent... Elle lui conseilla d'aller se coucher. Elle avait raison, il devait se reposer mais il ne savait pas trop si retourner auprès de sa femme était bon pour lui. Il l'entendit se recoucher et il se leva pour quitter l'appartement.

Il se dirigea vers ses propres quartiers. Vue l'heure il espéra que ni sa femme, ni sa fille ne serait là. Dans son souvenir Tania devait être de service donc elle ne serait pas à l'appartement. Il pénétra chez lui et fut soulagé de ne voir personne. Il coupa sa radio et se coucha sans aucun réveil. Le sommeil vint vite. Il ne se réveilla qu'au bout d'1H30. Il s'étira et profita d'une bonne douche avant d'aller voir Kramer...
Devait-il vraiment y aller? Il allait mieux mais arriverait-il à rester lui même la-bas.

Il se sécha et remit un pantalon de costume noir, une chemise bleue et il sortit de ses quartiers. Il se dirigea tranquillement vers les appartements de Kramer. Cette fois arrivé sur place il n'utilisa pas son pass. Il activa sa radio et au lieu de frapper parla dans son oreillette.

"Kramer je suis devant la porte... "
Il était sur leur fréquence personnelle.

"Vous pouvez venir ouvrir? ou j'utilise mon pass?"

- J'arrive

- Vous avez pu vous reposer un peu ?

Comment va ta femme ?

- Regardez moi la taille de ce pansement... Un moustique aurait fait plus de dégâts. Au fait, les règles de la maison sont : aucune piqure ou médoc d'aucune sorte. Vous seriez foutu de me filer vos saloperies vous même. Je vous connais, Docteur...

Mon dieu, faites que tout ça se termine vite...

David fut soulagé d'entendre la voix de Kramer dans son oreillette, au moins elle était debout, il ne devrait pas entrer avec son pass et se charger de la réveiller. Il sourit quand elle lui ouvrit la porte et entra sans gêne. Quand elle lui demanda s'il avait pu se reposer, il hocha doucement la tête.

_"Oui... Un peu de sommeil fait du bien" lui répondit-il sur le même ton de confidence.

Il la regarda prendre place et soupira discrètement. Il allait devoir la toucher, elle. Il ferma les yeux une micro seconde, puis se reprit il était médecin et c'est ce côté là qui devait prendre le dessus. Il s'avança vers le pansement de manière très professionnel.

_"Kramer vous devriez savoir mieux que quiconque ici que ce n'est pas la taille de la blessure qui en donne sa gravité."

Il retira délicatement le pansement et posa un doigts de chaque côté de la plaie pour l'observer, la tâter... Un léger sourire se forma sur ses lèvres puis il remit un nouveau pansement. Il rebaissa lui même le t-shirt de la jeune femme avant de se mettre face à elle. Il avait toujours sur le visage cet air si... médecin, professionnel... Il n'y avait rien de personnel dans son attitude.

_"Vous aviez raison, votre blessure est propre. Rien à craindre.... Je vais retourner à mon bureau pour la paperasse d'Eternalis avant de filer dans mes labos... Vous devriez vous reposer encore un peu. J'ai déplacé votre garde à 18H. Un garde avait besoin de sa soirée."

Il savait qu'il n'avait pas besoin de donner d'explication il était le chef mais il ne voulait pas qu'elle croit qu'il avait fait ca pour l'épargner. Quant à son emploi du temps, il avait prit l'habitude de lui donner pour qu'elle sache où il était si besoin... Enfin c'est ce qu'il désirait croire.... Au fond il lui donnait pour qu'elle puisse le rejoindre quand elle le désirait sans passer par la régie ou la radio.
Il se dirigea vers la sortie.

Dos au médecin, je fermais les yeux et respirais. Sans un mot, je le laissais agir. Un silence pesant avait envahit la pièce. On sentait une gêne d’un coté comme de l’autre. Le contact de sa peau sur la mienne, aussi professionnel qu’il soit, ne pouvait me laisser insensible. Je devais me reprendre… Je profitais qu’il retire le pansement pour respirer un grand coup. Je préférais paraitre douillette plutôt que montrer mes sentiments à son égard. Il était médecin… Trois mots qui tournaient en boucle dans ma tête. Il n’avait aucun geste déplacé, aucun mot de travers. Je sentais dans mon dos la froideur de son regard tandis qu’il examinait ma blessure. Une fois terminé, il remit le pansement et me rhabilla, avant de confirmer ce qu’on savait l’un comme l’autre dès le départ.

- Je vous l’avais dit. Je ne suis pas toubib, mais vous pourriez m’écouter de temps en temps.

Bureau et labos. J’avais son planning pour le restant de la journée si un alien sortait de la plaie, parfait. Il allait encore bosser comme un dingue, au lieu de penser un peu à lui. Il était crevé, ca se voyait. J’avais envie de le rappeler à l’ordre, mais qui étais-je pour lui dire cela ? Ma garde était déplacée, au moins j’avais du temps pour moi un peu. La relation de cause à effet était assez flagrante sous ses airs de grand chef. Je ne pus m’empêcher de sourire légèrement en le remerciant. Restée assise sur le canapé, je le regardais s’éloigner de moi.

- A ce soir, alors…

Une fois Keller parti, je pouvais enfin ne plus penser à rien. J’étais au repos, avec ordre du directeur lui-même. Personne pour me reveiller sous aucun prétexte. Ca avait du bon. Finalement, j’optais pour rester sur le canapé, m’allongeais, et m’endormais…